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Le concert exceptionnel de Billy Strings à Paris - FALL TOUR 2023

22-11-2023

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Billy Strings
 Billy Strings 

Alias William Lee Apostol, n’a pas fini de nous étonner !
À 31 ans, il est un artiste de scène, frénétique et passionnant qui dit : "Nous ne serons jamais un groupe qui vendra un million de disques. Nous sommes juste un groupe qui va vendre un million de billets »

Né à Lansing, dans le Michigan, c’est sa tante qui a décelée très tôt son talent et l’a nommée Billy Strings. Sa musique reflète son lien profond avec les sons traditionnels du bluegrass et son beau-père Terry Barber, guitariste réputé dans le Michigan et le Midwest, l'a initié au "high, lonesome sound". tout en repoussant les limites du genre grâce à son approche novatrice et la fougue de sa jeunesse. Un talent qui semble sans limite au bout de son médiator.

La musique l’a aidé à traverser une jeunesse difficile, avec une mère et un beau-père, consommateurs de drogues dures. Il a quitté la maison à 14 ans, menant une existence précaire jusqu’à ce que la mère d’un ami l’accueille et l’aide à terminer ses études secondaires.

Après avoir été diplômé de l’école, il s’est échappé de sa ville natale et a rencontré le son qui deviendra son inspiration et son salut – des groupes de jam-grass influencés par le rock tels que Yonder Mountain String Band et Greensky Bluegrass, dont le joueur de mandoline, Paul Hoffman, est devenu un ami et un mentor. J’en profite pour vous recommander cet excellent groupe. L’énergie de Billy vient de sa période Rock métal, ou la vitesse de jeu est aussi très présente.

Le titre du premier album de Strings, Turmoil and Tinfoil de 2017, capture une enfance passée à survivre à la pauvreté dans une petite ville du Michigan, après avoir perdu son père à la suite d’une overdose d’héroïne à l’âge de deux ans.

Pendant plus de 10 ans sur les routes à enchaîner 200 concerts par an, Strings signe avec le prestigieux label indépendant Rounder et produit l’album Home en 2019, qui fut un succès. En 2021, il sort l’album Renewal, récompensé meilleur album de bluegrass aux 63e GRAMMY Awards puis son dernier album Me/And/Dad, où il propose de nouvelles versions de quatorze classiques du bluegrass et de la country avec son beau-père Terry Barber.
Une interview éclairante ci-dessous.

Affiche FALL TOUR - PARIS 2023 - Jam Hall
Affiche FALL TOUR - PARIS 2023
 - Jam Hall
 - Jam Hall
 

En 2023, il débute sa tournée Fall Tour hors des USA et après des concerts en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et avant le Royaume-Uni, il était en France à Paris le 13 novembre 2023, dans la magnifique salle de la Cigale pour plus de 2 heures de concert en 2 sets avec 20 titres.

Cette salle parisienne La Cigale classée monument historique et connue pour avoir accueilli plus d’un million de spectateurs et 4000 artistes avec entre autres stars célèbres, Éric Clapton, J. Beck, Allman Brothers, Johnny Winter, Prince…

Lundi dernier, nous étions environ 1200 spectateurs totalement emportés par  le phénomène Billy Strings et sa musique.
La communauté d’amis et de musiciens du Bluegrass français était bien présente, ainsi que de nombreux américains. Un public intergénérationnel capté par l’énergie déployée dès le premier titre Daisy.

La main droite de Billy est précise, le son est net et clair, même à des tempos très élevés. Billy est aussi un excellent chanteur et ses textes sont incisifs et engagés.
Depuis quelques années, les guitaristes comme Tommy Emmanuel, Molly Tuttle, Brian Sutton, ou encore le jeune Chris Luquette, nous ont habitués à une telle virtuosité que l’on pourrait ne plus s’en étonner. Mais Billy Strings arrive à nous surprendre encore plus avec une avalanche de notes aux phrasés étonnants, ponctués d’accords dissonants.
De plus l’arrivée des pédales et de différents switch au pied dans la musique Bluegrass est venu enrichir le jeu comme le son. Billy Strings va beaucoup plus loin avec ses 27 pédales d’effets dont il se sert avec aisance et sans que ça nuise à son jeu de guitare, bien au contraire.
Une vidéo du second set de la soirée ci-dessous.

4 musiciens d’exception l’accompagnent avec une énergie sans égal. L’unité et la cohésion du Billy Strings Band est impressionnante.
Une véritable alchimie !

Jarrod Walker, mandoliniste accompli, ancien élève de Missy Raines & The New Hip et du Claire Lynch Band, nominé aux Grammy Awards.

Alex Hargreaves est destiné à devenir l'un des géants du violon du XXIe siècle Il puise son inspiration dans une grande variété de genres et de traditions. Basé à Brooklyn, NY, Alex a tourné avec Jerry Douglas, David Grisman, Bela Fleck, Danilo Perez, Sarah Jarosz et s'est produit avec de nombreux autres musiciens, dont les Punch Brothers, Sierra Hull, Steve Martin et Kacey Musgraves.

Billy Failing, banjoiste et guitariste, auteur-compositeur est tonique et inventif, passé par le Berkeley Collège de Boston pendant 2 ans, il sera influencé par Wes Corbett et Bela Fleck. Lors du concert parisien, Il nous a surpris avec le titre Dos Banjo, en duo avec Billy Strings au banjo clawhammer.

Royal Masat, contrebassiste au jeu riche est au plus près de chaque musicien. Sacré challenge que d’accompagner Billy Strings, pour ce musicien qui a tourné en bus avec le groupe familial Masat Family dès ses 7 ans, dans les festivals de bluegrass ou il jouait alors du violon. Il a commencé la contrebasse peu de temps après sous l’influence de sa maman, contrebassiste elle aussi. Il a aussi développé son jeu avec les standards de jazz.
Sa rencontre avec Billy Strings a été déterminante dans sa carrière.

Campé sur ses deux jambes, il danse avec sa contrebasse avec une présence scénique impressionnante.

Pour conclure il faut bien admettre que la scène bluegrass n'a pas connu une telle montée en puissance depuis longtemps. C’est bel et bien confirmé et ce sera encore le cas avec la venue de Bela Fleck en janvier prochain en France et en Europe.

Le concert de Billy Strings était très bien dosé avec du Bluegrass progressif aux ambiances psychédéliques comme dans les 70’s, et aussi des titres plus traditionnels. Cette soirée s’est d’ailleurs achevée avec un Long Gone bien dynamique.

Le magazine Rolling Stones dit de lui « L’observer sur scène, c'est un peu comme observer un colibri dans son état naturel ».

Thanks Billy ! et merci de nous avoir aussi gratifié dès le lendemain d’une vidéo très sympa « Thank You Paris » https://fb.watch/otxi5juAeT/

Article rédigé par Philippe Boutet

 

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